Je ne suis pas une grande consommatrice d’alcool, oui en soirée j’ai tendance à en abuser, mais le reste du temps, je suis plutôt sage. Cependant, lors des repas de famille pour les fêtes de fin d’année, j’ai constaté que je pouvais facilement m’enfiler 5 verres d’alcool sans que cela paraisse. Les abus des fêtes m’ont fait réfléchir sur mon rapport à l’alcool. D’autant plus que c’est un sujet sensible dans la famille, car ma grand-mère maternelle était alcoolique. Puis, j’ai découvert le mouvement Dryuary, tout droit débarqué des states. Le challenge consiste à passer 1 mois sans boire d’alcool. Le but étant d’offrir à son corps une pause durant un douzième de l’année. Ma curiosité étant piquée au vif, j’avais envie de savoir quels pouvaient être les effets sur mon corps après un mois sans alcool. Est-ce qu’un mois suffit à y voir des effets ? Bon le mois de Janvier étant chargé en festivités, j’ai décidé de procrastiner et de remettre ce challenge au mois de Février. Je vous voit déjà venir “Oui, mais c’est facile en Février il n’y a que 28 jours !”. Qu’à cela ne tienne, j’ai commencé mon sevrage le 28 janvier et je l’ai terminé le 01 mars. En rédigeant cet article, je suis également tombée sur une belle initiative Belge : La tournée minérale. En solo ou en équipe, le challenge est également de passer un mois complet sans boire d’alcool. En plus, cela permet de récolter des dons pour la Fondation contre le cancer.
Première semaine
Je pensais que le mois de Février serait calme en événements, mais au final, on trouve toujours une occasion de trinquer. Il y a d’abord eu l’anniversaire d’une copine. Un restaurant entre potes, tout le monde prend du vin et là je commande un pierrier tranche. Tout le monde m’interroge, je me retrouve au centre de l’attention commune, mais pas de soucis, je gère, j’explique mon choix. Tout le monde semble comprendre, sauf un qui reste septique, mais j’argumente et coupe court à la conversation. C’est mon choix, j’assume et j’irais jusqu’au bout. Puis Papa et Maman sont venus me rendre visite. Le soir, avant le dîner, on fait le traditionnel apéro de la fin de semaine. Mais je ne cède pas, je prends du sans alcool, car, après tout, il y en aura tant d’autres des apéros de fin de semaine ! Je suis contente, je ne me sens pas du tout frustrée.
Deuxième semaine
Un mois, ça ne semble pas long sur le papier, mais un mois c’est quand même un peu long. On arrive au 14 février, pour la Saint Valentin, on décide avec mes collègues de se faire un petit restaurant. Je choisis un restaurant de tapas et vin, mais qu’elle idiote, j’ai oublié que je ne devais pas boire ce mois-ci ! Tant pis, j’ai fait un choix et je l’assume. Le soir même, tout le monde commande un verre de vin et j’explique au serveur que je ne bois pas d’alcool ce mois-ci, j’étais donc résignée à prendre un Orangina et voilà qu’il me propose du! Un peu cher le verre, mais très bon. Une belle découverte. On retrouve le goût du vin, mais sans sentir l’alcool. J’irais même jusqu’à dire que vin sans alcool l’on apprécie plus le produit comme cela. Même si au départ j’avais peur de retrouver un jus de raisin dans mon verre.
Troisième semaine
Au boulot, l’équipe remporte un très gros dossier. Éclats de joie, applaudissement dans les bureaux. On sort le champagne. Le soir, toute l’équipe se retrouve en salle de pause. Petits fours et flûte sur les tables. Au moment de trinquer tous ensemble on me tend une coupe de champagne. Je n’ai pas la force de résister. Je craque. Pourquoi ? Parce qu’il y avait mes patrons, que je ne me sentais pas le courage d’expliquer une nouvelle fois mon choix. Et aussi, parce que lorsque j’ai hésité j’ai eu le droit à une réflexion quant à une potentielle grossesse. Donc, en France, si on ne boit pas, il y a deux solutions, soit on est enceinte, soit on est de religion musulmane. Euh … il faudrait peut-être un peu ouvrir son esprit et commencer à se rendre compte que le fait de ne pas boire peut aussi s’avérer être un choix de vie ! Tout comme le fait de ne pas manger de viande par exemple.
Quatrième semaine
Je me suis bien habituée au fait de ne pas boire d’alcool. Ce week-end-là, je suis rentrée chez mes parents. On avait du monde à manger, donc j’ai eu le droit au traditionnel apéritif et papa avait mis au frigo une bouteille de mon vin blanc préféré. J’ai résisté. Pas un verre d’alcool à l’apéritif ni un verre de vin en mangeant. J’étais fière de moi.
Un mois après, le bilan
Je n’ai pas vraiment constaté de gros changements au niveau de mon corps, je pense que pour cela, il faut le faire plus longtemps. J’ai peut-être perdu un peu de ventre, mais je ne suis pas sûre que cela est un rapport avec mon challenge. Aucun effet sur la peau ni sur l’énergie ou encore le moral, je suis un peu déçue, mais je ne regrette pas d’avoir fait ce challenge. J’ai constaté ce mois-ci que l’alcool est surtout un élément social. Si tu ne bois pas, tu n’es pas comme les autres, et tu es un peu regardé de travers. Cela doit être fatigant pour les personnes qui ne boivent pas 365 jours par an. Même si je m’y attendais, j’ai été très énervée de constater que dans l’esprit des gens, une femme qui ne boit pas est une femme enceinte. C’est très réducteur. Pendant ce mois, le Perrier tranche a été mon meilleur allié. Il fait boisson d’adulte, il est chic sans être alcoolisé. Pour conclure, j’ai célébré la fin de mon challenge dans un pub à Londres avec une pinte et ma sœur.
Hello ! Merci pour ton récit et on ressent bien la pression sociale je trouve, ça m’est parfois arrivé d’être un peu fatiguée ou de ne pas avoir envie de boire de l’alcool et tout de suite tu passes pour une rabat-joie ou une fille qui ne sait pas faire la fête, je trouve assez dingue cette culture de l’alcool. Je bois peu, un ou deux verre de vins me suffisent pendant un bon repas et je ne vois plus ( enfin plus) l’intérêt de boire plus que j’en ai envie….
A bientôt,
Lili
Merci Lili pour ton commentaire. En effet cette culture de l’alcool est dingue !