Pour poursuivre ma volonté de rédiger des articles « plus profonds », j’ai décidé de te parler de la danse, une passion qui m’anime et occupe ma petite tête à temps plein.
Initiation au dancehall
En 2018, je t’avais parlé de mon envie de reprendre la danse. J’ai alors fait un cours d’essai de dancehall, avec une prof utlra passionnée qui m’a transmis le virus. J’ai tout de suite accroché avec cet univers qui combine danse et culture. Je te parle souvent du dancehall ici, mais je ne pense pas avoir pris le temps de t’expliquer ce que c’était. Alors oui c’est un style, mais pour les puristes c’est bien plus que ça ! Le dancehall est une branche dérivée du reggae, il vient donc de Jamaïque. Les musiques dancehall (parfois vulgairement appelées reggaeton) ont été importées en France grâce à la culture américaine et notamment à un certain Sean Paul. Pour décrire le style de danse, je pourrais dire que c’est un mélange entre le hip hop et l’afro. C’est une danse très rythmée avec des pas assez techniques. On peut distinguer plusieurs époques, Old school, Middle school et New school qui sont en corrélation avec l’évolution du style musical. On peut aussi distinguer plusieurs influences :
- Flow / Smooth: pour les sons plus doux, dans l’émotion
- Badman: pour les sons plus violents, souvent accompagnés de « gun move », où l’on mime des armes avec les mains
- Gyal: lancé par les Jamaïcaines, ce style féminin est très sensuel, voire sexuel
J’ai tout de suite accroché à cet univers, car derrière chaque pas il y a un nom et un groupe de danseurs. Cela est devenu encore plus concret lors de mon voyage en Jamaïque. Les influences badman reflètent une partie du pays. En effet, il s’agit d’un pays très violent, avec de la pauvreté et des ghettos dans lesquels les comptes se règlent à coups de balles. C’est cette violence que les danseurs traduisent à travers leurs mouvements. Tout à un sens et chaque pas à une intention, une histoire à raconter.
Au-delà du dancehall
Après cette présentation du dancehall, qui reste concise de mon point de vue, mais probablement pas du tien. J’attaque enfin le sujet de cet article. Les bienfaits de la danse sur mon quotidien. Le plus évident serait de dire que cela vide la tête, mais comme toute activité sportive finalement. En revanche, la danse fait travailler la mémoire et le cerveau et ça, je le constate au travail. Lorsque l’on réalise une chorégraphie, cela ne se voit pas forcément, mais il y a beaucoup de travail derrière. Déjà la mémoire, se rappeler des enchaînements, penser à la posture pour effectuer les mouvements proprement, mais aussi à l’attitude et à l’intention que l’on veut donner à chaque mouvement. Quelle émotion ai-je envie de transmettre à travers cette chorégraphie ? En général, je me mets dans une bulle et je fais abstraction du monde qui m’entoure pour me concentrer uniquement sur la chanson et l’émotion que je veux transmettre. Grâce à toute cette articulation dans ma tête, je me sens plus efficiente au travail. Je switch plus facilement entre chaque dossier et j’intègre mieux chaque élément dans ma mémoire.
Le débat
J’aimerais terminer cet article par un débat : la musique peut-elle exister sans la danse ? Pourquoi cette question ? Parce qu’à mon sens, la danse donne vie à la musique. Beaucoup d’entre vous me diront que la danse ne peut exister sans musique. Faux. Il ne pourrait peut-être pas y avoir de danse dans un monde muet et encore, pour moi le mime est une sorte de danse puisque cela est chorégraphié. Mais je pense que la danse peut exister sans musique, car on peut très bien danser au rythme des bruits ambiants. Je pense que nous sommes d’accord pour dire que la musique doit transmettre une émotion. Comment exprime-t-on nos émotions ? Par de la gestuelle. À partir de ce moment-là, on peut dire que la musique ne peut pas être décorrélée de la danse. En effet, même un air de classique va nous faire bouger, ne serait-ce que le pied, mais on peut déjà appeler ça de la danse. En tout cas, j’aimerais beaucoup lire ton avis sur la question.
